Parole d'Albert
" Un Homme est une partie du Tout, que l'on appelle Univers, une partie limitée dans le temps et dans l'espace.
Il expérimente son être, ses pensées et ses sentiments comme séparés du reste, sorte d'illusion de sa conscience.
Cette illusion est notre prison, qui nous restreint à nos désirs personnels et à l'affection que nous portons à ceux qui nous sont les plus proches.
Notre tâche consiste à nous libérer en élargissant notre cercle de compassion pour y inclure toutes les créatures vivantes et la Nature entière dans toute sa beauté."
Notre ordinaire humanité
Accepter de ne pas savoir et de ne pas pouvoir est un signe de force et de sagesse. Depuis notre enfance, nous vivons dans un monde qui nous a inculqué que si nous n’étions pas devant, nous n’avions que peu de valeur. Alors, pendant notre séance collective de yoga, nous avons les réflexes de faire les mouvements rapidement, de nous étirer jusqu’à trembler et ne plus pouvoir respirer.
Où est l’urgence alors que nous savons que le cours se terminera à la même heure pour tous ? Qu’avons-nous à sauver ? Qui nous dicte nos comportements ? C’est tout simplement l’ego, cette représentation de nous-mêmes que nous prenons pour la réalité. Nous donnons de l’importance à ce que nous pensons être et à ce que l’autre pourra penser de nous.
Au lieu d’habiter notre corps avec la conscience sur notre souffle, nous avons souvent un regard extérieur sur nous-mêmes, un regard pensé. La séance de yoga, avec ses prises de conscience régulières sur nos ressentis physiques, psychiques et émotionnels est un moyen pour réaliser cela.
Peu à peu, cette conscience expérimentée va déteindre dans notre quotidien. De temps à autre, notre action/pensée sera présence. Autrement dit, l’acteur/penseur que nous sommes sera simultanément observé et éclairé par notre conscience telle une torche.
C’est l’apprentissage passionnant de toute une vie que d’apprendre à vivre consciemment. Tout doucement, nous réalisons les instants où nous nous glorifions et ceux où nous nous déprécions intérieurement ou extérieurement de ce que nous croyons être ou en fonction de ce que nous possédons, en nous comparant à l’autre. Ces instants éclairés sont l’occasion de sourire à notre ordinaire humanité et de nous remettre à ouvrage.
Marie-Eve
03 décembre 2011
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Le concept d'asana
Dans les Yoga Sutras, Patanjali dit que l'asana (la posture) est une position physique où l'on est parfaitement à l'aise et en harmonie avec soi-même.
On a souvent estimé qu'il s'agissait de postures fixes ou méditatives.
Mais en fait, cette affirmation se rapporte aux conditions variées de flexibilité, d'adaptabilité et de confort que le corps est amené à rencontrer dans le yoga et dans la vie.
Ainsi, font partie de l'asana toutes les postures statiques ou dynamiques du yoga et également les différentes positions que nous expérimentons au quotidien, debout, couché, assis sur une chaise ou au sol.
L'asana concerne donc aussi les mauvais maintiens que l'on connaît jour après jour.
C'est pourquoi le yoga préconise d'observer ces positions du corps et de les corriger.
Cette conscience subtile qui s'installe au niveau physique est à la fois un début et un résultat du yoga.
La position debout, privilège de l'être humain
La station debout normale accentue les courbures physiologiques. Elle nécessite une tonicité de base et une certaine souplesse musculaire pour maintenir un équilibre stable. Cette position exige la verticalité du corps et l'horizontalité du regard. Elle nécessite un équilibre musculo-tendineux obtenu grâce à l'action combinée des muscles luttant contre la pesanteur, la tension des ligaments et l'orientation du plateau supérieur du sacrum. 4 éléments majeurs sont mis en jeu : les pieds, les membres inférieurs, le bassin et la colonne vertébrale.
Les pieds sont parallèles et un peu écartés, avec un appui bien réparti.
Les jambes sont tendues et verticales, par des petits mouvements d'oscillation avant-arrière et la répartition du poids sur les 2 pieds.
Le bassin, charnière entre les jambes et le rachis, est vertical du fait de la contraction légère des fessiers et de l'ouverture antérieure des hanches.
La colonne vertébrale assume la position verticale grâce à une contraction des fessiers et des abdominaux, ce qui amène une légère rétroversion du bassin et favorise un redressement de la colonne lombaire, puis le relâchement. Les épaules, basses et vers l'arrière, permettent de redresser le segment dorsal, puis de le détendre. L'auto-grandissement, par la poussée du sommet de la tête vers le haut, étire et relâche la partie cervicale. Ce placement garantit une posture détendue.
Le relâchement dans l'attitude aide à prendre conscience de nos positions dans différentes situations, que l'on peut à tout moment modifier. La perception de la verticalité et des mécanismes mis en jeu permet un ajustement à l'instant présent, et cette recherche permanente d'équilibre empêche la rigidité et la fixation de la posture. Cet état d'équilibre ne demande aucun effort mais une attention qui s'exerce dans toutes les directions sans demeurer dans aucune d'elles.
Le corps: celui qu'on a et celui qu'on est
Le corps qu’on a, c’est tout simplement le corps physique qui recherche l’efficacité et la santé. Si quelque chose ne va pas, on va voir le médecin. On s’entraîne dans un sport et on cherche à avoir des forces pour faire certaines tâches. C’est, pour ainsi dire, le corps extérieur.
Le corps qu’on est, c’est l’ensemble des gestes dans lesquels on s’exprime et on se réalise, dans lesquels on se présente en tant que quelqu’un. On "joue" par exemple au grand patron ou bien au timide. On se comporte de façon différente dans des gestes qui vous montrent dans un certain état d’être, que l’on soit timide ou non. Tout s’exprime dans des gestes. L’ensemble des gestes dans lesquels on se présente, c’est justement le corps qu’on est.
Il est important de voir cette différence, lorsque l’individu se cherche pour devenir celui qu’il est au fond de lui-même. Parce que ce sont les gestes dans lesquels il se présente et non pas l’efficacité qui sont le signe de son être. Voila de quoi il s’agit quand on parle d’être bien ou pas dans sa peau.
Le corps et l’attitude corporelle influencent le psychisme. Si on s’agenouille, c’est un geste. C’est un geste d’humilité. Et ce geste n’exprime pas seulement l’humilité mais il réalise aussi intérieurement une façon d’être là qui représente l’humilité. Chaque geste n’exprime pas seulement ce qu’il exprime, mais il réalise ce qu’il exprime. Aussi est-il toujours intéressant de voir le contact existant entre un geste et le sentiment qu’il exprime.
Karl Graf Dürckheim dans « L’esprit guide »
Respiration naturelle
Plusieurs fois par jour, prenez l'habitude d'observer votre respiration sans la modifier. Observer son rythme, le lieu où elle se place dans votre corps, son amplitude. C'est un long chemin que celui d'arriver à observer une respiration indépendante de notre volonté!
Le yoga pour se défaire de ses illusions et vivre dans le présent
Durant tout le temps où nous sommes sur notre tapis de yoga, il nous est demandé de nous concentrer sur notre corps, sur notre respiration, sur toutes les pensées ou émotions qui nous traversent.
Pourquoi?
Parce que le yoga est un outil nous apprenant à diminuer le bavardage intérieur inconscient et incessant afin d'apaiser notre mental.
Au quotidien, dès que nous ne sommes plus présents à nous-mêmes, le bavardage interne revient aussitôt. Il suffit d’un mot, d’un bruit, d’une odeur, d’une pensée, et nous voila repartis inconsciemment dans notre monologue. Parfois nous rions des personnes qui parlent seules dans la rue, pourtant nous faisons exactement la même chose silencieusement.
De cette observation, nous pouvons nous apercevoir que ces conversations silencieuses ne parlent que de nous par rapport aux autres ou aux situations. Nous sommes la plupart du temps focalisés sur ce que les autres pensent de nous, ce que les autres doivent faire pour nous, de quoi nous aurons l’air dans telle situation,… Nous pouvons être déçus lorsque les autres ne répondent pas à nos exigences, qu’ils ne nous comprennent pas, que nous ne nous sentons pas aimés. Nous pouvons observer que la plupart de nos discours silencieux sont des considérations constantes sur le refus de situations, qu’elles aient déjà eu lieu ou de celles dont on espère ; par exemple, la météo, la saveur d’un plat, le fait de commencer la séance de yoga debout ou allongé, sur un tel qui aurait dû ou aurait pu faire ceci ou cela,...
Le monde gravite autour de nous et nous en sommes le centre en étant bien souvent à la recherche de reconnaissance. Nous nous mettons en situation d’attente avec des scénarios sans nous rendre compte que ceux-ci ne sont pas la réalité mais uniquement des illusions qui nous empêchent de vivre l’instant présent. Par exemple, nous sommes capables, et avec beaucoup de facilité, de construire des scénarios invraisemblables quand une connaissance ne nous a pas dit bonjour.
Le yoga nous apprend à nous observer, et en étant conscient, apprend à nous connaître et à nous libérer de tout ce qui est de l’ordre de l’imaginaire.
Dès que nous constatons que notre mental est parti à la dérive dans diverses pensées, nous nous reprenons en nous focalisant sur nos perceptions physiques et notre respiration. Comme il est souvent rappelé, nos pensées sont comme un singe qui saute de branches en branches, il faut donc donner un os à ronger au mental qui sera cette concentration sur soi ou sur un objet. Bien sur, cela ne va durer que quelques secondes et il faudra y revenir sans cesse.
Le yoga est un chemin difficile où la persévérance (tapas) doit être toujours présente à l’esprit.
Grâce à cette observation, nous pouvons apprendre peu à peu à nous détacher du regard d’autrui en donnant moins d'importance à ce que les autres peuvent penser de nous. Nous nous évitons ainsi de faire tourner des pensées négatives en boucles dans notre esprit. En effet, ces pensées font souffrir notre ego, se répercutent dans notre corps sous forme de tensions, nous font perdre notre énergie et peuvent nous rendre malade.
Aussi, se détacher de l'opinion d'autrui, c'est cesser d’avoir constamment ce besoin que les autres nous reconnaissent et que, finalement, fassent de nous des personnes constamment frustrées et dépendantes. Dès lors que nous réalisons que nous sommes en train d'exiger quelque chose des autres, essayons d’inverser la tendance pour mener les exigences envers nous-mêmes, sur ce que nous pouvons améliorer en nous.
Si nous arrivons à développer ces différents points, nous serons beaucoup plus en harmonie avec nous-mêmes, en paix avec les autres et avec les situations.
Plus nous saurons vivre dans le présent et le contentement, plus nous vivrons libres et heureux.
Marie-Eve - 19 janvier 2012
Ne croire que ce que vous avez vous-même expérimenté ou mûrement réfléchi.
Yoga et art
Entre Calais et Dunkerque quelques sites de femmes artistes qui font du yoga
...et d'autres qui n'ont pas de site